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Le Broc où le Temple possédait sa maison, y détenait 21 services, des droits divers dont la juridic-tion sur ses hommes, 1/16 de tous les bans tombés en commise et 5 redevances pour des habita-tions, figure comme une des possessions les mieux pourvues.
Curieusement cette localité a été tenue à l’écart de la liste flatteuse des sites templiers, dressée par les auteurs à sensation et c’est peut-être là qu’existent les vestiges les plus authentiques, attestant de la présence de l’Ordre.
Dans un acte de 1285, il est fait allusion aux droits pour les moins quinquagénaires du Temple dans le castrum du Broc. Sur appel du frère Bertrand Monnier agissant au nom du Temple de Nice, Grasse et Biot, le juge mage de Provence casse le 18 mai 1285 une sentence rendue par le juge de Nice, contre le frère donateur R. Jaubert qui avait empêché un homme du Broc, tenancier de l’Ordre d’obéir à la cour de Nice. Le 29 mai, sur appel du même frère, le juge mage casse une autre sentence rendue par le juge de Nice contre un habitant du Broc, P. Transtour, homme du Temple qui avait frappé Bertrand Canestrier, le commandeur G. Capion affirme à cette occasion les droits de justice de l’Ordre sur ses hommes dans ce castrum.
Présent dès 1235 au Broc, le Temple va y exploiter ses biens jusqu’à leur saisie en 1308, avant qu’ils ne soient transmis à la commanderie de Nice des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.
En 1338, l’Hôpital y détient une maison et une chapelle héritées du Temple, 100 séterés de terre cultivée produisant 100 sétiers de méteil, 40 sétiers d’orge, s’y ajoutent 30 fosserées de vigne don-nant 20 saumées de vin, 2 souchoirées de pré produisant 20 charges de foin, plus des cens et servi-ces représentant la coquette somme de 8 livres et 10 sous en argent, ainsi que plus de 5 saumées de vin.
Cette estimation donne une idée du fructueux rapport de cette ancienne possession Templière, trente ans après sa saisie.
Sur un mamelon dominant la route reliant Le Broc à Bouyon, à trois kilomètres du village, s’élèvent les ruines de la «commanderie ». Il s’agit d’un ensemble récemment répertorié par l’I.P.I.A.M. (Institut de préhistoire et d’archéologie des Alpes Maritimes).
Trois bâtiments à étages, disposés en U, délimitent une cour intérieure, des salles voûtées sont en-core apparentes aux étages inférieurs. Le bâtiment médian présente une ouverture ronde, formant rosace, orientée vers le Levant, il s’agissait probablement de la chapelle.
Ce groupe d’édifices de facture médiévale, désigné comme une commanderie, dut être occupé tour à tour par les deux ordres militaires et religieux, les Templiers d’abord, puis leurs héritiers et successeurs les Hospitaliers.
Dressée selon le plan classique d’une commanderie à vocation agricole, cette structure dispose ses corps de bâtiments autour d’une cour centrale fermée par une chapelle, chaque édifice ayant un usage particulier : habitation, étable, écurie, grange, caves, etc…
Nous sommes là certainement en présence des restes authentiques de ce qui fut la «maison » de l’Ordre au Broc avec sa chapelle.
Aujourd'hui objet d'une restauration à l'instigation de leur propriétaire M. Santolaria les restes bien conservés de cette magnifique bâtisse ne sont malheureusement plus présentés au visiteur. Le Broc conserve donc les vestiges exceptionnels d’une véritable Commanderie templière, souhaitons qu’ à ce titre ils soient protégés comme un patrimoine historique évident.